Sur le libéralisme je crois que celui-ci est autant une impasse que le communisme.Certes il a des effets apparemment positifs mais c'est au prix d'un épuisement des individus et de la planète. Aujourd'hui il repose sur une quasi mise en esclavage des producteurs (en Asie, mais voir aussi les paysans en Europe).On a tort de penser qu'on ne peut vivre autre chose.
Il repose à la base sur des erreurs théologiques
concrétisées à la Réforme mais s'enracine également dans le mouvement de
modernité de la fin du moyen âge, symbolisée par la primauté abusive de
l'individu qui n'est plus à l'image de Dieu, mais devient son propre
créateur, comme le montre un texte de Pic de la Mirandole sur la
Création. La
conséquence est qu'il va falloir trouver un autre moyen de régler la
vie en société, radicalement différent des sociétés traditionnelles qui
étaient régies par des codes de fonctionnement et une transcendance
acceptée. La
solution trouvée sera le libéralisme qui repose sur l'échange marchand
qui tient lieu de lien social et la mise en œuvre d'un système juridique
pour régler les rapports entre les personnes. En effet on ne saurait plus accepter de transcendance véritable car c'est une atteinte à l'homme tout puissant.
Par
la suite on a théorisé cela avec le mythe des guerres de religion : la
transcendance conduit à la violence, donc construisons la société sur la base du minimum pour organiser le "vivre ensemble". C'est "l'empire du
moindre mal" si brillamment décrit par JC Michea.
On
voit que la liberté d'entreprendre est ici anecdotique, c'est une
différence beaucoup trop mise en avant avec le communisme issu aussi de
la pensée libérale. Le
système libéral est donc a combattre avec la plus grande fermeté tant
il est aux antipodes d'une conception chrétienne de la société.
La
doctrine sociale de l'église a justement comme caractéristique de se
situer sur un autre plan que libéralisme et communisme qui sont de
visions religieuses totalitaires de la société (sans distinction des
pouvoirs). Elle
énonce des principes qui ne sont en aucun cas la définition d'un
système. Il est donc fondamentalement faux de dire que c'est un
intermédiaire entre ces deux systèmes, qui sont en fait deux aspects
d'une même pensée dont il faut s'extraire pour imaginer autre chose.Mais on a du mal tellement on est dedans !
Dans
tous les cas aucun système ne peut apporter le paradis sur terre,
puisque le Royaume n'est pas de ce monde, marqué par le péché originel.Et
donc la première chose que demande le christianisme est de lutter soi
même pour édifier le bien, car le mal n'est pas externe il est d'abord en
nous. Toute
autre approche de système revient à se déresponsabiliser et à désigner
un bouc émissaire (les patrons dans le communisme, les faibles dans le
libéralisme) et de solutions toutes faites. Finalement, notre liberté de faire le bien a disparu puisque c'est le système qui sauve et l'homme émancipé devient esclave.
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